Oudiste, chanteur et compositeur, Dhafer Youssef est une figure majeure de la scène musicale mondiale. Né à Téboulba, en Tunisie, il a su construire une carrière internationale en réinventant le dialogue entre les musiques traditionnelles arabes et les courants contemporains du jazz.

Dhafer Youssef repousse les limites de l’oud, transformant cet instrument traditionnel en un véritable vecteur d’expérimentation sonore. Son jeu, son approche de l’improvisation, d’une grande expressivité, s’accompagne d’une voix unique, capable d’évoluer sur un spectre de quatre octaves. Ce timbre particulier, maîtrisé avec rigueur, lui permet d’explorer des registres variés, du chant soufi aux techniques vocales contemporaines.

Son dernier album, Streets of Minarets, paru en 2023, illustre cette ambition d’ouverture et de dialogue. Fruit de cinq années de travail, cet opus marque un nouveau tournant dans son parcours. Pour cette réalisation, il s’est entouré de musiciens de renommée internationale : Herbie Hancock, Marcus Miller, Dave Holland, Nguyên Lê et Vinnie Colaiuta. Ensemble, ils proposent une musique raffinée, qui associe les traditions musicales arabes et indiennes aux innovations du jazz et des musiques actuelles.

Avec ce dernier album, Dhafer Youssef nous propulse vers de nouveaux territoires : « Ce nouvel album raconte d’abord des voyages, des voyages aux quatre coins du monde, à la recherche de sonorités inédites. J’y chante différemment, en utilisant des effets avec lesquels j’ai grandi. (…) Un voyage dans le temps aussi. Entre l’enfant que j’étais, féru de musique et admirateur des grands maîtres, Miles, Herbie, Marcus… et l’adulte que je suis devenu. » Le oud y trouve une place nouvelle, intégrée dans des textures modernes, teintées de funk et d’influences électroniques, une rencontre à ne pas manquer !

Dhafer Youssef voix, oud

Mario Rom : trompette

Mark Priore : piano

Swaéli Mbappé : basse

Tao-Ehrlich : batterie

Le contrebassiste français d’origine catalane Renaud Garcia-Fons, grand maître de la contrebasse à cinq cordes et figure incontournable du jazz européen, convie sa fille Soleá à une nouvelle aventure musicale : Blue Maqam. Un projet inédit et entièrement chanté, où se croisent modes orientaux, influences arabes, jazz, blues, et couleurs afro-latines.

Avec Blue Maqam, une nouvelle étape s’ouvre dans la riche et longue carrière de l’artiste. Pour la première fois, la voix humaine entre au cœur de son univers. Soleá Garcia-Fons, sa fille, formée aux musiques traditionnelles et au chant lyrique, devient l’épicentre de ce répertoire original, où huit chansons, conçues comme des haïkus, expriment l’émotion de l’instant. Chantées en huit langues, elles nous invitent à un périple poétique : des rivages méditerranéens à la Perse, jusqu’à l’Irlande, insulaire mais reliée aux autres motifs par des filiations invisibles.

Autour de ce duo, le quartet prend vie : Stéphan Caracci colore le voyage avec les lames de son vibraphone et son marimba basse, tandis que Jean-Luc Di Fraya tisse un canevas rythmique subtil entre percussions et batterie. Ensemble, ils offrent un écrin idéal aux envolées de la voix et de la contrebasse.

Blue Maqam sonne comme un plaidoyer universaliste audacieux tant les nuages menacent à l’horizon. Un voyage autant intérieur que musical, où les cultures dialoguent et se réinventent, sous le regard humaniste et insatiable d’un des grands passeurs du jazz d’aujourd’hui.

Renaud Garcia-Fons : contrebasse & compositions

Soléa Garcia-Fons : voix

Stéphan Caracci : vibraphone & marimba

Jean-Luc Di Fraya : batterie & percussions